Geste et rééducation suite à une entorse du genou

Le geste, élément clé de la rééducation suite à une entorse du genou

Octobre, les premières courses approchant à grand pas, les entraînements techniques sur les skis deviennent de plus en plus importants permettant aux skieurs d’affiner leur gestuelle. Retour sur un cas clinique. Un skieur se blesse au genou droit en chutant lors des entrainements à ski. Il présente une entorse du ligament latéral interne droit (LLI) sans signe de rupture, associée à un pincement du ménisque externe. Cette blessure l’oblige à stopper toute activité physique. Il suit une rééducation en kinésithérapie afin de retrouver une articulation mobile, non douloureuse, et un système ligamentaire sain pour reprendre le plus rapidement possible ses entraînements.

Reprendre le contrôle

Après quinze jours, il boite encore en marchant et ressent à chaque pas une douleur à la face interne du genou. Il perd peu à peu confiance dans la qualité de maintien de sa jambe droite, limite les appuis pied droit, et développe une gestuelle asymétrique. Son mental est critique car il ne voit pas la sortie du tunnel alors que le temps passe et que les autres s’entraînent. Il se trouve comme la plupart des sportifs à ce stade de la blessure dans un no mans land où la rééducation, l’entraîneur et le préparateur physique ne lui proposent pas d’alternative. Il reçoit toujours le programme de musculation que transmet le préparateur physique au groupe, mais ne peut plus s’entraîner et passe son temps entre le cabinet de kinésithérapie et son domicile. En plus de l’asymétrie qu’il développe, l’impact sur sa musculature est conséquent puisqu’il lui manque déjà deux semaines d’entraînement physique et technique malgré les séances de Compex.

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Semelle, chausson thermoformé et chaussure de ski, un cocktail détonnant !

Extrait | Magazine AFESA printemps 2021 n°117 – Avant d’entrer dans le vif du sujet, il est utile de contextualiser la réflexion. En décembre 2020 cela faisait 12 ans que j’avais arrêté de pratiquer le ski alpin et 28 ans que je n’avais pas rechaussé de skis de rando, plus précisément depuis le service militaire où j’officiais comme chasseur alpin. Entre temps, j’ai pratiqué la course à pied, pieds nus ou chaussé de chaussures totalement souples, au cours de laquelle la biomécanique du pied s’exprime pleinement. Ainsi, durant toutes ces années, mes pieds et mon ressenti corporel ont beaucoup évolué tout comme le matériel de ski de randonnée qui a gagné en légèreté, tant au niveau des skis que des fixations et des chaussures. Cependant, certains paramètres inhérents à la biomécanique du pied ne sont toujours pas pris en compte dans la conception des chaussures ou le bootfitting. Cela génère localement des zones de frottement irritant les pieds ou les malléoles, et à distance des tensions au sein des genoux ou des hanches selon la morphologie et la posture de chacun.

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L’intérêt de l’EAD dans la pratique du Ski Alpin

Magazine de l’Entraîneur de Ski Alpin n°110 été 2019 – Extrait de l’article et de l’ouvrage ‘Corriger la posture et les instabilités articulaires

EAD et ski alpin

… Lorsque la précision, la puissance et la vélocité doivent fonctionner simultanément, le contrôle, l’orientation et le maintien du positionnement des articulations deviennent des éléments incontournables, particulièrement lorsque l’on veut développer une conduite de courbe efficace. Du fait que le skieur possède un système extenseur très puissant, les contraintes verticales étant très importantes. Toute la difficulté est de développer un système stabilisateur en adéquation avec le système extenseur afin que le skieur soit capable de maintenir l’organisation de sa structure, c’est-à-dire l’orientation de ses segments et éviter ainsi une perte de contrôle et de maintien de l’articulation du genou au risque de nuire à son intégrité.

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Corriger la posture et les instabilités articulaires – A paraître le 19 mars

Réveiller et exploiter pleinement les ressources biomécaniques qui sont en nous. Retrouver une dynamique corporelle plus proche de son meilleur potentiel.

J’ai débuté cette réflexion à la fin des années 90 pour répondre aux dysfonctions de l’appareil locomoteur chez le sportif de haut niveau qui apparaissaient sans notion de choc direct et que l’arsenal thérapeutique ostéopathique ne parvenait pas à résoudre durablement. Des dysfonctions pouvant être à l’origine d’un syndrome fémoro-patélaire, d’une atteinte méniscale ou ligamentaire par exemple, ou encore d’instabilités articulaires. Des dysfonctions qui se sont révélées provenir de défauts techniques et posturaux au sein de la gestuelle. Je ne parle pas ici des défauts techniques que relèvent et corrigent l’entraîneur spécialisé mais des défauts d’organisation du corps, c’est à dire dans le positionnement des articulations (les unes par rapport aux autres) et dans leur maintien. Des défauts qui n’empêchent pas le déroulement du geste mais qui modifient la répartition de la pression à l’intérieur des articulations, la tension au niveau du système péri-articulaire et le positionnement des surfaces articulaires qui composent ces articulations. De plus, ces défauts posturo-dynamiques altèrent globalement la circulation des contraintes dans le corps, qu’il soit statique ou en mouvement, et génèrent des zones d’hypertension et d’hyperpression, affectant par ailleurs l’efficacité du geste technique sportif.

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La place de la posture dans la pratique du ski alpin

Magazine Entraineur du ski alpin – hors série juin 2017
Par Frédéric Brigaud – Extrait

La fonction posturale, un thème extrêmement vaste que l’on peut aborder de mille et une façons. Dès lors, je vous propose cet axe de réflexion : Est-ce qu’un défaut de posture impacte plus fortement le corps que l’on pratique le ski alpin ou la course à pied ?

La posture, un système complexe mais évolutif

Comment vous tenez-vous pour lire cet article ? Comment s’organise les différents segments qui composent votre corps ? Si vous êtes assis, comment se répartit la pression sous vos fesses ? Où se localise la pression dans votre dos ? Quelle est la hauteur de vos épaules ? Est-ce symétrique ou asymétrique ? Par ailleurs, n’avez-vous pas remarqué que nous avons tendance à adopter toujours la même posture ? Une posture qui est la conséquence de nos apprentissages, de nos blessures, des sports que nous avons pratiqués, du cadre familial dans lequel nous avons évolué,… Ainsi, en cet instant notre posture et notre dynamique corporelle sont l’expression de notre passé. Ce qu’il y a de formidable dans ce constat c’est l’aspect évolutif ce mode de fonctionnement. Rien n’est figé, nous sommes à même d’évoluer car nous possédons tous une certaine variabilité posturale. Ainsi, debout, il nous est possible d’incliner notre buste vers la droite, la gauche, de lever une épaule, de l’abaisser, d’incliner légèrement le bassin, bref d’adopter une multitude de postures. Des postures qu’il est possible d’automatiser au fil du temps, et qui sont plus ou moins coûteuses énergétiquement, plus ou moins efficaces, selon la situation et les contraintes auxquelles nous sommes soumis.

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