Une jeune athlète prometteuse, dont le corps commence à être en souffrance, ne parvient plus à suivre le rythme des entraînements. Comme elle a de bons chronos par rapport aux moyennes nationales, et pour qu’elle ne perde pas cette ‘’avance’’, elle est prise en charge par des professionnels de santé spécialisés dans la pratique sportive. A première vue la démarche semble saine. Cependant, le véritable motif de la consultation n’est pas d’être soignée, de prendre en considération ses besoins et d’adapter sa pratique à court, moyen et long terme, voire d’arrêter si cela lui est délétère, mais plutôt d’appliquer un traitement pour qu’elle puisse à nouveau suivre le rythme imposé pour rester dans la course au titre.
Nous ne soignons plus l’individu mais les conséquences des objectifs poursuivis, qui ne sont plus l’épanouissement du corps mais la reconnaissance au travers d’un résultat. Le titre prime sur l’individu et la concurrence fait suffisamment rage pour que cela continue ainsi. L’athlète n’est plus au cœur de la démarche. Il est devenu une marchandise au service de la fédération, plus ou moins modelable, mais surtout interchangeable s’il n’obtient pas les résultats escomptés ou si son corps n’est plus capable d’endurer l’intensité des entrainements imposés.
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