L’intérêt de l’EAD dans la pratique du Ski Alpin

Magazine de l’Entraîneur de Ski Alpin n°110 été 2019 – Extrait de l’article et de l’ouvrage ‘Corriger la posture et les instabilités articulaires

EAD et ski alpin

… Lorsque la précision, la puissance et la vélocité doivent fonctionner simultanément, le contrôle, l’orientation et le maintien du positionnement des articulations deviennent des éléments incontournables, particulièrement lorsque l’on veut développer une conduite de courbe efficace. Du fait que le skieur possède un système extenseur très puissant, les contraintes verticales étant très importantes. Toute la difficulté est de développer un système stabilisateur en adéquation avec le système extenseur afin que le skieur soit capable de maintenir l’organisation de sa structure, c’est-à-dire l’orientation de ses segments et éviter ainsi une perte de contrôle et de maintien de l’articulation du genou au risque de nuire à son intégrité.

Prise d’appui et prise de care

La prise de care, son maintien, et la capacité à moduler l’assiette des skis, dépendent des mouvements de la hanche dans le plan horizontal et frontal ainsi que du contrôle de la rotation au sein du genou (rotation du tibia sous le fémur).

Le contrôle du positionnement du genou

Ce que les skieurs nomment « la rentrée de genou » en appui provient d’un mouvement de rotation interne/adduction de hanche combiné à un mouvement de rotation externe du tibia sous le fémur, que nous pourrions comparer à une perte de gainage du genou ou encore un désengagement du genou. Cette posture, associée aux fortes contraintes de pression, est très impactante pour l’articulation du genou car elle comprime plus particulièrement le compartiment externe, met en tension les éléments de maintien de la face interne tout en produisant une torsion de cette articulation (rotation externe du tibia/rotation interne du fémur). Ce mouvement de rentrée de genou correspond à un effondrement de la jambe, le genou est positionné à l’intérieur de l’axe EAD. Cela peut provenir :

  • d’un défaut technique, une méconnaissance du principe de positionnement des articulations, puisqu’il est possible de développer différentes stratégies biomécaniques plus ou moins physiologiques pour un objectif semblable ;
  • d’une absence de perception de la gestuelle et des mouvements au sein des différentes articulations composant la jambe ;
  • de la recherche d’un calage articulaire, donnant l’illusion de stabilité au détriment des articulations ;
  • d’une faiblesse du système stabilisateur, incapable de maintenir l’organisation de la structure à partir d’un certain niveau de contraintes de compression ;
  • d’une faiblesse des muscles rotateurs internes du tibia pour maintenir la cohésion entre le fémur et le tibia et ainsi transmettre efficacement la rotation de hanche jusqu’au niveau du ski pour le déformer et diminuer son rayon de courbure (fig. 85).

Dans ces différents cas, non exhaustifs, le skieur met en place un système compensatoire sus et/ou sous-jacent coûtant de l’énergie, de la précision, diminuant sa réactivité, et altérant sa structure. La multitude d’articulations composant notre corps compensera à distance ces défauts de posture, en décollant par exemple le bras droit ou en l’amenant derrière l’axe de l’épaule à chaque courbe… Un mouvement parasite qu’il ne sert à rien de corriger directement puisqu’il est l’expression d’un déficit sous-jacent. Il n’est pas inutile d’insister sur le fait que le corps est un tout indissociable où chaque segment participe à l’équilibre et au mouvement. L’efficacité et la précision de nos gestes dépendent de cette étroite et subtile interaction. Un lien qui autorise une marge de manœuvre conséquente, en ce sens qu’il nous permet de compenser des déséquilibres et de poursuivre l’action que l’on mène, mais cela à un coût comme nous l’évoquions au début de ce paragraphe et nous amène souvent aux limites de notre mode de fonctionnement…

Afin de remédier à cela, il faut s’assurer que le skieur possède :

  • une compréhension de la gestuelle à développer ;
  • un ressenti et une maîtrise corporelle suffisante ;
  • aucun défaut d’orientation ;
  • un système stabilisateur en adéquation avec le système musculaire extenseur ;
  • un ancrage musculaire ;
  • un contrôle efficace de la hanche, c’est-à-dire une capacité à dissocier les trois plans de mobilité de la hanche, faire fonctionner indépendamment flexion/extension, abduction/ adduction, rotation interne/rotation externe ;
  • un système stabilisateur calibré permettant de positionner correctement le genou par rapport aux autres articulations ;
  • un contrôle efficace du genou (mouvement du tibia sous le fémur). Rappelons qu’en appui les muscles rotateurs du tibia sous le fémur agissent de concert avec les muscles rotateurs de hanche dans la gestion de l’orientation des segments et la capacité à déformer les skis. Des muscles que les exercices en rotation (cigarette, ¼ de tour, pivots) permettent de renforcer et qu’il sera possible d’effectuer à divers degrés de flexion de la jambe. La rotation du tibia est un mouvement dont il faut également prendre conscience via les exercices de dissociation.

Lire la suite dans le n°110 de ‘l’Entraineur de Ski Alpin’ ou dans l’ouvrage ‘Corriger la posture et les instabilités articulaires‘.

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Photo : Marine Gauthier