Conférence »Pied et course à pied » lors du e-congrès de l’AFCP (Association française des chirurgiens du pied) sur l’instabilité de la cheville le vendredi 7 mai 2021. Intervenants :
Continuer la lecture de « Table ronde – Course à pied / chirurgie du pied »Semelle, chausson thermoformé et chaussure de ski, un cocktail détonnant !
Extrait | Magazine AFESA printemps 2021 n°117 – Avant d’entrer dans le vif du sujet, il est utile de contextualiser la réflexion. En décembre 2020 cela faisait 12 ans que j’avais arrêté de pratiquer le ski alpin et 28 ans que je n’avais pas rechaussé de skis de rando, plus précisément depuis le service militaire où j’officiais comme chasseur alpin. Entre temps, j’ai pratiqué la course à pied, pieds nus ou chaussé de chaussures totalement souples, au cours de laquelle la biomécanique du pied s’exprime pleinement. Ainsi, durant toutes ces années, mes pieds et mon ressenti corporel ont beaucoup évolué tout comme le matériel de ski de randonnée qui a gagné en légèreté, tant au niveau des skis que des fixations et des chaussures. Cependant, certains paramètres inhérents à la biomécanique du pied ne sont toujours pas pris en compte dans la conception des chaussures ou le bootfitting. Cela génère localement des zones de frottement irritant les pieds ou les malléoles, et à distance des tensions au sein des genoux ou des hanches selon la morphologie et la posture de chacun.
Continuer la lecture de « Semelle, chausson thermoformé et chaussure de ski, un cocktail détonnant ! »Repenser l’équitation disponible en librairie
Le temps de la lecture équestre est venu ! Quoi de mieux qu’un palindrome numérique comme date de sortie 12/02/2021 (1202-2021). 320 pages, 107 figures et 18 vidéos pour illustrer nos propos.
Nous débutons l’ouvrage en citant Albert Jacquard, car il exprime l’état d’esprit que fût le nôtre tout au long de cette réflexion.
« Un échange d’idées, ce n’est pas le fruit d’un travail. Si bien que notre civilisation actuelle nous fait croire que les seuls biens à échanger sont les seuls biens que l’on a produits. Non, les vrais biens à échanger sont des idées […] c’est tellement plus important. […] Quand on aura échangé nos idées entre nous, nous aurons chacun deux idées, chacun trois idées, chacun mille idées… Tandis que j’ai un kilo de pommes, vous avez un kilo de cerises, on échange, à la sortie on a toujours le même nombre de pommes et de cerises. L’échange des biens matériels est un échange qui ne produit pas, alors que l’échange des idées est un échange qui produit. On est loin du travail, on est en pleine civilisation. »
Interview d’Albert Jacquard – L’avenir du travail, Production c’est arrivé près de chez nous, 1999
Repenser l’équitation, un cheminement
L’équitation se résumait pour moi, à l’inverse de Joséphine (coauteure), à seulement quelques promenades et randonnées à dos de cheval sans rien savoir de sa locomotion, ni de la posture ou de la gestuelle du cavalier. Je n’imaginais pas le cheminement par lequel nous allions devoir passer pour mieux cerner les tenants et les aboutissants de cette pratique et le temps que cela allait nous prendre (6 ans). Au fur et à mesure que nous avancions, il est devenu évident que nous ne pouvions étudier la posture et la gestuelle du cavalier sans étudier la locomotion du cheval. Les outils actuels que sont la vidéo et le Slowmotion sont un régal pour les curieux que nous sommes.
À force de regarder 1001 galops et trots de chevaux à l’état naturel ou montés, un patron de course s’est dessiné, révélant les contraintes auxquelles le cavalier et le cheval sont soumis. Pour comprendre la locomotion du cheval, il a fallu étudier en parallèle celle du chat, du chien, du guépard, du rhinocéros, de la girafe… Il existe tellement de vidéos de ces différents mammifères accessibles sur internet que je ne manquais pas de matière. Ce fut pour moi un réel émerveillement que de voir apparaître progressivement les nuances de leur locomotion. Ou encore le fait que, selon qu’ils sont onguligrades ou digitigrades, ils emploient différemment leur squelette pour amortir la force de réaction au sol.
Sans le confinement, nous n’aurions pas pu terminer la rédaction de cet ouvrage, et peut-être même que nous n’aurions jamais pu le terminer. Ce confinement m’a permis d’arrêter de rebondir sur une multitude de sujets et d’accepter le fait qu’il n’est pas humainement possible de traiter tous les sujets, enfin en ce qui me concerne. Alors j’ai repris le temps de l’analyse, de l’échange… le temps d’aller en profondeur chaque fois que cela était nécessaire pour comprendre une notion, un mouvement, une posture, un geste, une contrainte… Poser une question, écouter la réponse, la reposer sous un angle différent, laisser quelques jours passer, et recommencer pour éclaircir chaque zone d’ombre et cerner son contexte.
Continuer la lecture de « Repenser l’équitation, un cheminement »Faut-il corriger un pied pronateur ?
La victoire de Joshua Cheptegei, athlète spécialiste des courses de fond et recordman du 10000m en 2020, qui présente des pieds ‘’pronateurs’’, peut nous amener à nous interroger sur l’utilité ou non d’améliorer la statique et la dynamique des pieds.
Une mécanique défaillante
Un pied dynamique dépend du contrôle du mouvement de flexion/extension de la cheville mais également de notre capacité à canaliser ce mouvement. Plus le pied reste dans l’axe de la jambe, plus le rebond est efficace. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la canalisation du mouvement ne dépend pas de la cheville mais des articulations sous-jacentes ; l’articulation sous-talienne, l’Interligne Articulaire de Chopart (IAC) et l’Interligne Articulaire de Torsion (IAT). Chez Joshua, ces différentes articulations ne sont pas maintenues, ses pieds ne sont ni gainés ni équilibrés. Certains pourraient y voir un mécanisme d’amortissement à l’image de la cheville qui fléchit lors de la prise d’appui pour amortir une partie de la force de réaction au sol. Cependant dans son cas, durant la phase d’appui, le pied s’écrase sans jamais revenir à son point d’équilibre. Les muscles qui contrôlent les différentes articulations précédemment citées sont inopérants, ils n’emmagasinent pas l’énergie mécanique et ne se contractent pas. Au lieu d’exercer une poussée sur une structure solide, élastique, c’est-à-dire un pied dont l’architecture est maintenue et réactive, celle-ci s’exerce sur une structure molle faiblement réactive.
Continuer la lecture de « Faut-il corriger un pied pronateur ? »Ces usures qui en disent tant sur notre foulée !
Nombre de coureurs passant à une foulée avant-pied usent fortement le bord antéro-externe de leur chaussure de running sans forcément savoir si c’est adapté ou non, et s’il est possible d’agir ? Un tel défaut technique génère des instabilités, sollicite excessivement le système musculaire stabilisateur ainsi que le bord externe du pied, avec un risque de fracture de fatigue à ce niveau.
Le comment du pourquoi
Quelle que soit la technique de prise d’appui lors de la marche ou de la course, le principal releveur du pied qui n’est autre que le muscle tibial antérieur s’actionne. En raison de son insertion sur le bord interne du pied, au niveau de la première colonne (premier cunéiforme et base du premier métatarsien), la flexion de la cheville s’accompagne d’une légère inversion du pied. Le pied se réaxe par rapport au tibia, voire s’inverse (la pointe de pied s’oriente vers l’intérieur) en fonction de l’équilibre entre les muscles inverseurs (tibial antérieur et postérieur) et éverseurs (court et long fibulaire). Cette combinaison de mouvements, flexion de la cheville et inversion du pied (mouvement qui s’effectue au sein de l’articulation talo-calcanéo-naviculaire), a pour conséquence de présenter chez le marcheur ou le coureur talon possédant une foulée dite universelle (c’est-à-dire un pied équilibré, ni pronateur, ni supinateur) le quadrant postéro-externe du talon lors de la prise d’appui.
Continuer la lecture de « Ces usures qui en disent tant sur notre foulée ! »Exercices de rééducation EAD pour le pied utilisés en Kinésithérapie
La rééducation fonctionnelle suite à une entorse, le traitement de l’instabilité chronique de la cheville (ICC – voir e-learning), un pied plat pronateur,… ou encore la prévention des entorses passent par l’équilibration et le renforcement du pied, sa capacité à se gainer mais également sa souplesse. Retrouvez les différents exercices sous forme de tutoriel sur la Playlist Youtube de Corriger le pied sans semelle, nouvelle édition (2019). Inscrivez-vous à la newsletter (en bas de page).
Continuer la lecture de « Exercices de rééducation EAD pour le pied utilisés en Kinésithérapie »L’amorti, facteur déclenchant de l’essuie-glace ?
Retour sur un cas en plein confinement
Marc*, la quarantaine, court avec une foulée avant-pied dite naturelle, et des chaussures de type barefoot (sans drop, sans amorti, respectant l’anatomie et la biomécanique du pied) depuis plus de dix ans, à raison de trois à quatre sorties par semaine, d’une durée moyenne de 40 minutes par sortie, alternant routes et chemins. Ne pouvant courir en extérieur durant cette période de confinement en raison des mesures sanitaires prises par le pays dans lequel il vit, il se met à utiliser de façon régulière un tapis de course dont il ne se servait que très rarement, trois à quatre fois dans l’année lorsqu’il pleuvait, et encore.
Le grain de sable
Cinq séances de course sur le tapis seulement ont suffi pour qu’une douleur apparaisse à la face externe de son genou droit, lui rappelant un syndrome de l’essuie-glace dont il avait souffert des années auparavant alors qu’il essayait des chaussures un peu plus épaisse qu’un magasin de sport lui avait proposé de tester. A cette époque, la douleur avait progressivement disparu en reprenant ses autres chaussures nettement plus fines, de type barefoot. Il n’a jamais su avec certitude si les chaussures plus épaisses avaient été à l’origine de cette symptomatologie, d’autant qu’il avait chuté peu de temps auparavant dans un pierrier et que son genou droit était brutalement parti en hyperflexion.
Continuer la lecture de « L’amorti, facteur déclenchant de l’essuie-glace ? »Foulée et bras de levier. Pourquoi se priver de ce dont nous sommes dotés ?
En ces premiers jours de printemps, elle parcourt la nature qui s’éveille. Les foulées se succèdent à un rythme régulier. L’air frais et vivifiant du matin s’écoule le long de sa musculature saillante et la galvanise. Elle accélère soudainement, donnant l’impression de voler au dessus du sol. Ses mouvements sont fluides, harmonieux et équilibrés. Chaque appui est maitrisé et déroule parfaitement ; amorti, soutien, propulsion se succèdent à cadence élevée. Elle n’est pas seule, suivie par sa harde qui galope avec elle au milieu de la steppe mongole.
Amortir
Si nous avons tous déjà vu galoper un cheval, nous n’avons pas forcément observé la façon dont il amortit les contraintes à chaque foulée. L’ensemble des mammifères, qu’ils soient digitigrades (marchant et reposant sur leurs doigts – chat, chien, guépard,…) ou onguligrades (marchant sur un ou plusieurs sabots – cheval, rhinocéros,…), amortissent la force de réaction au sol à chaque foulée grâce à un système de bras de levier qui constitue leurs membres antérieurs et postérieurs. Cette biomécanique du cheval pourrait-elle nous apprendre quelque chose sur la façon d’employer nos propres jambes lorsque nous courons ?
Continuer la lecture de « Foulée et bras de levier. Pourquoi se priver de ce dont nous sommes dotés ? »Tenue de prise et efficacité, l’essentiel !
Tous les grimpeurs vous diront qu’on ne grimpe pas avec les bras mais avec les pieds et qu’il n’est pas nécessaire jusqu’au 7ème degré d’effectuer un travail spécifique des bras à l’aide d’une poutre ou d’une barre de traction. Une pratique régulière seule permettant d’acquérir progressivement une technique et un physique adaptés à ce niveau. Cependant, cette réflexion occulte la lente adaptation des doigts et des mains pourtant essentielle dans l’escalade. Car si effectivement nous cherchons à limiter au maximum le travail des bras, encore faut-il pouvoir tenir les prises. Il faut donc différencier la traction de la tenue de prise et nous devrions considérer les mains et les doigts des grimpeurs débutants comme atrophiés et devant se renforcer. Si nous percevons facilement l’évolution du dos et des bras des grimpeurs, celle des doigts, des mains et des avant-bras n’est pas considérée à sa juste valeur, voire passe inaperçu.
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