Plus vite, plus fort, plus haut – Entretien au sommet du Toubkal avec Rachid El Morabity

Ultramag – Fred Brigaud | COURSE À PIED – TECHNIQUE | PROGRESSER TECHNIQUEMENT POUR BATTRE SES RECORDS EN TRAIL

LE MAROCAIN RACHID EL MORABITY EST CONNU POUR SES 5 VICTOIRES SUR LE MARATHON DES SABLES, MAIS AU-DELÀ DE CETTE SUPRÉMATIE DANS LE DÉSERT, L’HOMME DE 35 ANS MÛ PAR LE PLAISIR PROGRESSE SUR LES TRAILS DE MONTAGNE GRÂCE À SON TRAVAIL TECHNIQUE.

Nous nous trouvons à Armed , un petit village de montagne (1954m d’altitude) situé à 50min de Marrakech en voiture et 16km à pied du sommet du Toubkal. Un sommet qui culmine à 4167m d’altitude, le plus haut sommet du Maroc, que nous contemplons depuis la terrasse de l’auberge où nous logeons. Nous prévoyons d’en faire l’ascension le lendemain matin. C’est aux alentours de 19h30 que Rachid arrive en courant de la station de l’Oukaimeden (2600m d’altitude) où il séjourne depuis maintenant 20 jours au chalet du CAF dans le cadre de sa préparation à la CCC© (101km, 6100m D+), sillonnant la montagne et les villages alentours. Il va courir la CCC© pour la première fois cette année après avoir terminé second l’année dernière de l’OCC© (56km, 3500m D+). Rachid vient à Armed pour battre son record de l’ascension du Toubkal de l’automne dernier (2h30 Armed/sommet du Toubkal) et partager un moment entre amis.

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L’impact des défauts de posture

Magazine Joggeur n°27 – Par Frédéric Brigaud

Ces invisibles qui nous gouvernent !

Percevoir l’impact d’un défaut de posture ou de course que nous avons automatisé est peut-être la chose la plus difficile, illusionnés par la fluidité de nos automatismes et l’inconfort que génère tout changement. Nous sommes à même de percevoir l’apparition d’une pression soudaine et inattendue sur notre peau alors que nous ne décelons plus la montre que l’on porte au poignet. La pression qu’elle exerce sur notre peau et ses déplacements dans nos gestes usuels font partie de nous et ne sont plus détectés, sauf si ceux-ci devaient évoluer de façon inhabituelle. Dans un processus d’habituation, les lentes évolutions, ou parfois brutales suite à une entorse par exemple, de notre posture et de nos gestes s’inscrivent en nous, nous métamorphosent et deviennent imperceptibles, qu’elles soient plus ou moins efficaces ou coûteuses énergétiquement en raison des compensations qu’elles génèrent.

Le chemin inverse pour retrouver l’équilibre est perceptible, voire inconfortable, car il bouscule brutalement nos automatismes, notre soit disant ‘’naturel’’, produisant des tensions inhabituelles. Il requière un temps d’adaptation jusqu’à ce qu’on l’intègre, jusqu’à ce que ce nouvel ordonnancement fasse parti de nous. Retenons que le corps est capable de fonctionner en présentant dans sa gestuelle et sa posture de nombreuses imperfections et pourtant sembler ‘’performer’’. Nous nous déplaçons alors avec un lot de compensations sans en avoir conscience car faisant parties intégrantes de notre schéma corporel.

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411 jours pour récupérer d’une rupture complète de l’aponévrose plantaire et courir le marathon de Paris en 3h31’57’’

Lors du salon du running de Paris de 2016, Stéphane m’annonce qu’il s’est rompu totalement l’aponévrose plantaire ; il se déplace alors avec des béquilles, le pied droit dans une botte. Cela ne semble pas l’affecter outre mesure, son seul regret étant de ne pas pouvoir courir le marathon qui a lieu le lendemain… Une année s’écoule, nous sommes le 8 avril 2017. Alors que le salon du running bat son plein, Stéphane vient à ma rencontre avec un large sourire, mais cette fois-ci sans béquilles ni botte. Il prévoit de courir le marathon pour le plaisir et le parcourra en 3h31’57’’. Mais qu’a-t-il entrepris durant plus d’une année pour courir de nouveau un marathon après une telle blessure ? C’est autour d’un café à Sanary trois mois après le marathon, alors qu’il court comme avant, voire mieux, que nous nous retrouvons pour retracer ce long parcours, ses 411 jours !

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63 jours pour revenir à la compétition après une fracture du pied – Germain Grangier

Ultramag – Fred Brigaud

Le 24 mars 2017, en fin de journée, Germain Grangier, coureur Trail du Team Inov-8 France, se fracture le troisième métatarsien du pied droit alors qu’il dispensait des conseils techniques en descente au cours d’un camp Trail Organicoach qu’il organisait avec un ami. ‘’Je commençais à descendre en disant aux coureurs de m’emboiter le pas, et en me retournant pour voir s’ils me suivaient, je pose le pied sur une pierre tranchante alors que j’arrivais avec une certaine rigidité dans la jambe’’ nous raconte-t-il. Instantanément, après cette pose de pied très brutale, il lui fut impossible de reprendre appui… La radio révèlera une facture sans déplacement. Rétrospectivement, il pense que cette blessure n’est pas seulement due à la pierre, ‘’trop de fatigue, du stress, une nouvelle vie, cela a perturbé l’équilibre que j’avais avant’’, d’autant qu’il ne s’était pas économisé physiquement durant ce camp Trail. Une blessure qui pousse à davantage de clairvoyance, confie-t-il.

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Reprendre possession de son corps et le préserver dans la pratique du Trail – Hernie discale et course à pied

Ultramag – Fred Brigaud

Du jour au lendemain

En novembre 2011, après avoir enchaîné plusieurs longs Trails dont le Solukhumbu au Népal organisé par Dawa Sherpa, effectué un déménagement, et transporté quotidiennement des cartons dans le cadre de son travail comme responsable d’un rayon de chaussures Trail, est apparue une hernie discale paralysante au niveau de la région lombaire (L2/L3). Cette altération irréversible du disque intervertébral due à cette succession d’efforts et de contraintes mal gérés, comme il nous l’indique, a entraîné une perte de la sensibilité et du contrôle moteur de la jambe droite. ‘’A ce moment là, je n’avais pas d’autre choix que de me faire opérer’’ afin de libérer le nerf comprimé nous explique Jean-Marie. Il s’en est suivi une période de rééducation pour réapprendre à marcher et renforcer la musculature qui avait fondu. ‘’Je n’avais qu’une idée en tête, retrouver la mobilité et le contrôle de la jambe ! J’étais dans l’impossibilité de produire certains mouvements au point que je devais soulever ma jambe à l’aide de mes mains pour monter les escaliers, mes muscles ne pouvant plus le faire.’’

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S’initier à la course en pleine nature et à la pratique du Trail – Maroc

Profitez des ‘’10 kilomètres des Terres d’Amanar’’ le 14 mai pour vous initier à la course à pied en pleine nature et à la pratique du Trail. Trois circuits, 5, 10 et 15 kilomètres avec respectivement 163, 320 et 479 mètres de dénivelé. Des profils de course intéressants où les montées et les descentes se succèdent sur des terrains très variés, des passages dans les villages, dans l’oued, dans les canyons, sur des sentiers singles, dans des forêts de pins et d’oliviers… Un village de course animé constamment par le passage des coureurs grâce à un parcours en 8.

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Maroc, Terre de Trail – KV

COMPTE-RENDU – KILOMÈTRE VERTICAL | KMV DE L’OUKAIMEDEN

RETOUR SUR LE PREMIER KILOMÈTRE VERTICAL AU CŒUR DU HAUT ATLAS MAROCAIN, LE ‘’KMV DE L’OUKAIMEDEN’’. UN PEU PLUS DE MILLE MÈTRES DE DÉNIVELÉ POUR 6,130 KM DE COURSE.

6h, le jour pointe à l’horizon sur les Terres d’Amanar adossées au Parc National du Toubkal (Haut Atlas marocain) à seulement 30 mn de Marrakech. Les coureurs se retrouvent autour d’un petit déjeuner d’avant course convivial et copieux agrémenté entre autres de crêpes marocaines Msemmens et Beghrir (mille trous), de thé à la menthe et jus de fruits frais, et pour lequel il est difficile de se restreindre… Un petit déjeuner sous une chaleureuse tente berbère au cœur des Terres d’Amanar, pour ceux qui ont choisi de profiter du lieu tout le week-end.

Le kv une première au Maroc

Après 45 mn de trajet en minibus durant lequel les organisateurs ont pris quelques coureurs locaux, et un dernier verre de thé sur la ligne de départ, l’ensemble des coureurs s’élance sur le parcours en enclenchant le chronomètre. C’est à peine 54’59’’ plus tard que Mohammed El Morabity, le petit frère de Rachid El Morabity vainqueur à quatre reprises du Marathon des Sables et second lors de l’OCC en 2016, coupe la ligne d’arrivée le sourire aux lèvres et le visage ruisselant de sueur.

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« Kv – C’est un mélange de vélocité et de puissance musculaire » v

DISCIPLINE – KILOMÈTRE VERTICAL | L’ENTRAÎNEMENT SPÉCIFIQUE AU KV

AGÉ DE 43 ANS, LIONEL CHATELARD COURT DES TRAILS DEPUIS 21 ANS ET SES PREMIERS KV (KILOMÈTRE VERTICAL) DATENT D’IL Y A 15 ANS. AMM (ACCOMPAGNATEUR MOYENNE MONTAGNE) SPÉCIALISÉ TRAIL ET BE SKI DE FOND, PASSIONNÉ DE MONTAGNE, IL NOUS FAIT PART DE SON EXPÉRIENCE DU KV ET DES POSSIBLES TRANSFERTS DANS LA PRATIQUE DU TRAIL.

Apprendre à se connaitre

« Le kv c’est l’effort pour l’effort. Le cardio monte très vite. On est tout de suite dans le rouge. L’objectif est de maintenir son rythme cardiaque le plus haut possible sans se griller ! », nous explique Lionel. Tendre vers son maximum aérobie sans le dépasser. Au fil des courses on apprend à gérer cet effort, à percevoir cette limite, ce seuil aérobie au-delà duquel on crée une dette en oxygène. Ainsi avec l’expérience, « dès le départ, on est en mesure d’amener rapidement son cœur au rythme souhaité sans le dépasser et on gère de mieux en mieux sa course » nous dit-il, on ne tâtonne plus, on est tout de suite efficace. Pas besoin de cardio-fréquencemètre pour cela, « avec le temps on apprend à se connaitre », précise-il.

Plus nos perceptions s’affinent plus on est à même de réguler l’effort que l’on produit. Une introspection facilitée dans ce type de course puisque, comme il nous l’explique, « On est face au chrono et à la pente, très peu face à l’adversaire contrairement aux autres courses. D’autant que la majorité des départs sont en contre la montre ». Mais attention « Dans ce type d’effort l’arrivée est un véritable aimant ».

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Quelle technique de course à pied enseigner à l’école ?

Par Frédéric Brigaud

On parle de façon récurrente de transition lors du passage d’une prise d’appui talon à une prise d’appui avant-pied. Une réflexion qui concerne essentiellement l’adulte et le jeune adulte qui courent talon. Cependant, qu’en est-il de nos enfants ? Ne faudrait-il pas s’interroger sur la technique de course à leur enseigner.

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KV – il faut essayer de faire la course en négative split – Germain Grangier

Par Frédéric Brigaud.
Février 2017 – Ultramag

SPORT – COURSE À PIED | LE KILOMÈTRE VERTICAL À LA LOUPE
LE KILOMÈTRE VERTICAL EST UNE ÉPREUVE ULTRA SPÉCIFIQUE, ET EN MÊME TEMPS ACCESSIBLE À TOUT LE MONDE : GERMAIN GRANGIER NOUS DONNE QUELQUES CONSEILS POUR GÉRER AU MIEUX CES MONTÉES SÈCHES.

Le KV ou Kilomètre Vertical, pour ceux qui ne connaissent pas, est une course à pied de mille mètres de dénivelé pour une distance horizontale maximale de 5 km, tel que le définit l’International Skyrunning Federation. Germain Grangier, coureur Trail, distingue deux types de KV – ceux qui sont inférieurs à 3 km et ceux qui sont supérieurs à cette distance car la gestuelle mise en œuvre n’est pas la même. Lorsque l’on juxtapose différents parcours on se rend compte que le degré de pente varie fortement d’un KV à l’autre.

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