Courir barefoot… ou pas ?

Frédéric Brigaud – Entretien

« Courir barefoot… ou pas ? » –
Runner’s World Magazine N° 32 – Nov/Déc 2012

Le barefoot et le minimalisme nous en parlons régulièrement dans nos colonne (RW) depuis plus d’un an… Nous avons soumis nos questions à trois spécialistes français. (Fred Brigaud, Jean Michel Samper et Fred Brossard).

  • Quels sont les atouts et les inconvénients que l’on peut trouver dans le fait de courir pieds nus ?
  • Dans les dernières années, Pose Running et le Chi running ont fait beaucoup parler d’eux dans le cercle des coureurs. Au tour maintenant du barefoot, dont tous s’accordent pour reconnaitre le fait qu’il favorise les appuis sur le devant du pied. Avez-vous rencontré des coureurs pour qui cela est important ?
  • Théoriquement courir pieds nus devrait rendre plus rapide puisque les pieds ne soulèvent aucun poids. En avez-vous fait le constat ?
  • Certains avancent que les chaussures ne préviennent pas vraiment les blessures et que courir pieds nus serait la solution. Qu’en pensez-vous ?
  • Les lecteurs voudront sans doute essayer le barefoot. Avez-vous quelques conseils pour bien débuter ?
  • Pensez-vous que l’engouement autour du barefoot soit passager ou qu’il va continuer à croître ?
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Prise d’appui avant-pied et Barefoot

MAI 2012 / BAREFOOTRUNNER

Frédéric Brigaud ostéopathe a bien voulu réaliser un test des chaussures Vibram FiveFingers Bikila et Sprint. En attendant de vous dévoiler l’ensemble de ce test complet, technique et réaliste, je vous propose de lire cette interview réalisée lors de notre dernière rencontre à Paris il y a quelques semaines.

En tant qu’ostéopathe que recherches-tu quand tu testes des chaussures 

Lorsque je teste des chaussures ce que je recherche en premier lieu c’est une interface la plus neutre possible, c’est-à-dire des chaussures qui ne  modifient pas  la statique de mes pieds exactement comme si j’étais entrain de courir pieds nus.

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Diminuer le risque d’entorse consécutif à la pratique du ski alpin

Par Frédéric Brigaud
| L’ENTRAINEUR DE SKI ALPIN” – N° 81 | Mars 2012 |
 Nous devrions considérer la chaussure de ski comme une orthèse

Je souhaiterais mettre en avant les conséquences biomécaniques du port de la chaussure de ski sur la stabilité de la cheville. Vous n’êtes pas sans savoir que la pratique du ski alpin nécessite de bloquer le pied, la cheville et la partie inférieure de la jambe dans une chaussure rigide. Les seuls mouvements possibles mais limités au sein de cette chaussure lorsque celle-ci est serrée sont de légers mouvements de flexion/extension de la cheville. Les mouvements d’inversion et d’éversion permettant d’orienter la face plantaire du pied vers l’intérieur ou l’extérieur sont impossibles, bloqués par la chaussure. Cette perte de mobilité a des répercussions sur le système musculaire stabilisant ce secteur et, comme nous allons l’expliquer, favorise l’apparition d’entorse. Rappels anatomiques et biomécaniques de l’articulation de la cheville et de l’articulation sous-talienne. La cheville est composée de trois pièces osseuses; le tibia, la fibula (péroné) et le talus (astragale). Le tibia et la fibula forment une mortaise englobant le talus qui représente un tenon. Cette articulation possède un seul axe de mobilité permettant des mouvements dit de flexion/extension de la cheville. L’articulation sous-jacente, nommée sous-talienne (ou sous-talienne), permet d’incliner latéralement le talon et participe au mouvement d’inversion et d’éversion du pied.

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Entrainement et référentiels posturaux

| L’entraineur ski alpin n°80
| Décembre 2011

Extrait « …Nous n’avons pas conscience du niveau  »d’usure » de nos articulations et de la vitesse à laquelle on les altère. Ce n’est qu’à partir d’un certain degré d’altération que l’information devient consciente, vous signalant que l’utilisation de l’articulation concernée doit être limitée. Seulement à partir de ce moment là, l’atteinte structurelle est irrémédiable. En l’état actuel de la médecine il n’y a pas de retour en arrière possible et elle propose seulement des palliatifs allant de l’injection de gel à la pose de prothèse. Comme je le dis souvent la douleur est un référentiel en retard sur l’état réel du corps, une alarme tardive d’où l’importance de transmettre au sportif des observables lui permettant une meilleure utilisation de son corps dans la pratique sportive. D’autre part lorsque les symptômes apparaissent à distance de l’activité 1, 2, 3, 5 ou 10 ans après il devient difficile de faire le lien entre les douleurs présentes et l’activité passée. D’où le risque de redondance des entraînements s’il n’y a pas de réflexion faisant le lien entre la pathologie et les entraînements subit, les entraîneurs reproduisant stricto sensu ce qu’ils ont vécu…

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Est-ce que je dois modifier ma foulée quand je cours sur des terrains glissants ou boueux ?

Par Frédéric Brigaud.
Runner’s World
Nov-Dec 2011

Un terrain glissant ou boueux diminue fortement l’adhérence, élément pourtant essentiel dans la course à pied tout au long de la phase d’appui. Cela nécessite naturellement de modifier votre foulée ainsi que votre prise d’appui afin de ne pas perdre l’équilibre voire chuter. Lorsqu’en hiver vous marchez sur la glace spontanément vous diminuez la longueur de vos pas et augmentez leur fréquence ; il vous faudra faire de même lorsque vous courrez sur des terrains glissants sans omettre de décoller légèrement le talon lors de la prise d’appui si vous ne voulez pas vous retrouver sur les fesses. Vous éviterez également toutes accélérations ou décélérations brutales qui, à coup sûr vous feront chuter. Donc sachez garder vos distances, anticiper les obstacles et les virages qui nécessitent de ralentir… D’autant que ce type de surface peut devenir rapidement très énergivore (consommatrice d’énergie) car chaque fois que vous perdez l’adhérence, à l’image d’un pneu qui patine, en plus de vous déséquilibrer et de rompre brutalement le rythme de votre foulée, vous dispersez inutilement une énergie qui vous est nécessaire pour avancer. C’est pourquoi dans ce type de situation mieux vaut être raisonnable et rester concentré sur le geste mis en place plutôt que de foncer tête baissée et se fatiguer inutilement.

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Prévention des ruptures du ligament croisé et des entorses du genou

Par Fred Brigaud
L’ENTRAINEUR DU SKI ALPIN N° 78 | Juillet 2011 |

Prévention des ruptures du ligament croisé et des entorses du genou, limiter l’apparition du phénomène de torsion du genou.
La rupture du ligament croisé et les entorses du genou sont des traumatismes fréquents dans la pratique du ski alpin de compétition. Les chirurgiens et autres biomécaniciens ont su mettre en évidence les mécanismes pouvant entraîner une rupture du ligament croisé antérieur. Le plus courant est sans doute la flexion/torsion du genou. Il faut considérer cela comme un mouvement et non une posture, le genou est entraîné à l’intérieur d’un axe formé par la hanche et la cheville associé à une torsion de celui-ci, c’est-à-dire que le fémur tourne dans un sens pendant que le tibia tourne dans l’autre.

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Le management médico-sportif

Par Frédéric Brigaud.

Janvier 2011 
ks le mag n°8

Un sportif de haut niveau vient vous consulter au cours de sa saison suite à une entorse du ligament latéral interne du genou gauche, pourquoi vous ? Parce que vous avez bonne presse. Il se place sur la table et attend que vous réalisiez un miracle car il a une compétition importante dans une semaine et son entraîneur souhaite qu’il soit présent… Vous avez 40 minutes devant vous. Il est sportif de haut niveau depuis 15 ans et s’entraine 20 heures par semaine sans compter les compétitions. Sa vie c’est le sport, le sport et le sport… Vous regardez son genou, visualisez son ligament latéral interne et passez en revu l’arsenal thérapeutique à votre disposition afin de choisir le protocole le mieux adapté à la situation. Au bout de 40 minutes vous avez terminé votre séance plutôt satisfait du résultat et il s’en va. Il ne sait pas précisément ce que vous lui avez fait, a plus ou moins bien interprété ce qu’il ne doit pas faire et le temps que cela prendra… De votre côté vous ne savez pas s’il va suivre vos conseils, ne sachant pas précisément son niveau de connaissance de ce type de pathologie et de ce que cela implique. Vous ne savez pas non plus ce que l’entraîneur va lui demander, comment il compose ses entraînements, quels exercices il va mettre en place… Par contre ce dont vous êtes certain c’est que s’il ne guérit pas rapidement il va vous téléphoner.

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